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Néosanté hebdo
mercredi 03 août 2016

Maladie de Lyme : une analyse du Dr Girard

portrait de Yves Rasir

Ma fille cadette vient de rentrer de son camp Guides, comme d’habitude avec une mine rayonnante, une banane grosse comme ça et de joyeux souvenirs plein la tête. On ne louera jamais assez Baden Powell d’avoir inventé cette  merveilleuse manière de distraire et d’éduquer la jeunesse en contact étroit avec la nature. Personnellement, je pense que le scoutisme est une forme moderne d’initiation chamanique qui offre aux adolescent(e)s l’occasion de communier avec les énergies invisibles dissimulées dans l’univers. Ce n’est pas pour rien que le choix d’un animal totem représente pour ces garçons et filles le moment culminant de leur vie scoute ! Mais ce n’est pas le sujet du jour. Si je vous parle du retour de ma petite dernière, c’est  pour souligner qu’elle a une nouvelle fois échappé aux tiques. Elle a ramené quelques poux, mais n’a pas été mordue par l’arachnide acarien potentiellement vecteur de la potentiellement dangereuse borréliose de Lyme. Pendant 15 jours, elle a pourtant marché et couru jambes nues à travers forêts et prairies, les deux biotopes où le parasite abonde et guette ses victimes pour les vampiriser.  Une imprudence qui aurait pu lui porter malchance ? Si vous me lisez depuis quelques années,  vous savez que je n’en crois rien. Comme toutes les autres maladies, la maladie de Lyme ne survient pas par hasard ni dans n’importe quel contexte émotionnel. Selon l’hypothèse qui domine en psychobiologie, l’infection  deviendrait symptomatique chez les personnes préalablement bouleversées  par un événement en rapport avec le clan familial (le sang) et l’identité (système immunitaire). Par exemple une mésentente parentale débouchant sur le sentiment de « parasiter » leur relation ou, à l’inverse, d’être parasité par l’entourage. N’ayant pas le terrain prédisposant à ce genre de somatisation, ma fille n’a aucune raison de craindre les petites bestioles et leur bagage bactérien. Je l’encourage à ne pas céder à la psychose ambiante et à ne pas s’imaginer qu’une simple morsure de tique suffit à menacer sa santé.

Si vous recevez Néosanté Hebdo depuis longtemps, vous savez en effet que je ne partage pas du tout la phobie des tiques déclenchée et entretenue par l’ensemble des journaux et sites de médecine naturelle. Bien que la population de ces acariens soit apparemment en augmentation dans nos bois et campagnes, rien ne prouve que l’incidence et la prévalence de la borréliose de Lyme soient gravement sous-estimées. Cette prétendue épidémie ne repose sur aucune base épidémiologique sérieuse. Il n’est pas démontré non plus que cette maladie puisse prendre la forme d’une « infection froide »  et soit la cause de maux et douleurs chroniques intervenant longtemps après une piqûre passée inaperçue. Jusqu’à preuve du contraire, la maladie de Lyme est une infection aigüe reconnaissable à un érythème migrant, susceptible d’effets sévères pendants quelques mois (atteintes oculaires, paralysies faciales, douleurs articulaires…) et efficacement combattue par une brève cure d’antibiotiques. Le succès de cette classe médicamenteuse dans le traitement des symptômes est tout à fait typique d’un mécanisme infectieux momentané sans conséquences durables. Seule l’idéologie pasteurienne portée à son comble peut pousser  les « lanceurs d’alertes » à postuler que la bactérie Borrélia joue au cheval de Troie en libérant tardivement et sournoisement des toxines ennemies. Pour moi, la maladie de Lyme n’est pas l’inquiétant fléau infectieux dont d’aucuns dénoncent le soi-disant déni : elle fait au contraire l’objet d’un surdiagnostic et d’une médicalisation injustifiée en l’état des connaissances. Je me suis plusieurs fois  expliqué à ce sujet dans différentes infolettres que vous pouvez (re)lire en cliquant ici, ici, ici et ici. Si je regrette  la forme parfois un peu virulente, je ne retire rien sur le fond.

Je reste d’autant plus sur mes positions que le Dr Marc Girard vient à son tour de jeter un pavé dans la mare : via un article posté sur son site, le 22 juillet dernier, l’expert en phamarcovigilance analyse le discours alarmiste, et singulièrement celui du Dr Christian Peronne, pour en conclure qu’il y a foutage de gueule, argumentation fallacieuse et manque criant d’évidence scientifique.  À ses yeux aussi, l’épidémie de Lyme chronique est une théorie bien peu étayée par les faits. Je sais ce que certains vont me dire : les articles du Dr Girard sont très difficiles à lire. Ce brillant médecin, mathématicien et psychanalyste est un intellectuel de haut vol et sa prose s’en ressent. L’étendue de son vocabulaire, la complexité de sa syntaxe et la subtilité  de ses raisonnements le mettent hors de portée de beaucoup. Même moi, avec mon bac +5, je ne comprends pas toujours tout ce qu’il écrit. Je dois me concentrer beaucoup pour saisir le sens de certains passages.  Intitulé très ironiquement «   La CGT appelle à manifester contre la maladie de Lyme », cet article du 22 juillet n’échappe pas à la règle. Il vole parfois très haut et est très ardu à certains endroits. Je vous en recommande toutefois la lecture, et plutôt deux fois qu’une, en cliquant ici. Si vous n’avez pas le courage ou si vous voulez un très bref résumé subjectif, voici  ce que  j’ai retenu d’un texte de 20 pages avec 62 notes. Primo, la crédibilité  de Christian Peronne est pour le moins sujette à caution, quand on sait que ce personnage n’a pas peu contribué au scandale de la fausse pandémie H1N1 et à sa gabegie vaccinale. Dans le dossier « Lyme », il se fait  passer pour un rebelle opposé à l’establishment médical alors qu’il en fait incontestablement partie et que ses liens d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique ne sont pas nuls. Capable de dire tout et son contraire,  l’idole des lobbies de patients se répand dans les médias mais se garde bien de  fournir la moindre référence justifiant ses allégations.  Et pour cause : les données de la littérature scientifique ne confirment guère l’existence d’une phase tertiaire de la maladie, ne concluent pas à l’insuffisance des tests et ne recommandent pas non plus l’antibiothérapie pour les malades chroniques. Ceux-ci sont provisoirement soulagés par les antibiotiques ? Marc Girard rappelle utilement que de tels médicaments ont aussi un effet anti-inflammatoire, ceci pouvant expliquer cela. L’auteur de « Médicaments dangereux : à qui la faute ? » pointe en revanche l’inefficacité avérée des cures prolongées et leurs très probables répercussions iatrogéniques.  Le vrai scandale, dit-il, consiste à faire croire à l’opinion publique  que la médicalisation des plaintes et l’augmentation des dépenses de soins conduisent nécessairement à une amélioration de la santé : rien n’est plus contraire à la vérité et aux enseignements de l’histoire ! Le Dr Girard poursuit la charge en s’étonnant, comme moi,  que  l’activisme pro-Lyme et  le consumérisme médical  insensé que ses hérauts exigent émanent en bonne partie de promoteurs des médecines « douces » et  « alternatives ». Et l’auteur d’ « Alertes grippales » conclut que l’ « invraisemblable histoire » d’une épidémie de Lyme  étouffée en France repose sur la « jobardise incroyable » des journalistes qui en ont assuré la promotion médiatique. À méditer par ceux qui se sentiraient visés.

De mon côté, je suis bien content de m’être démarqué et  d’avoir adopté dès le départ un regard sceptique. Personne ne  pourra jamais  me reprocher d’avoir agité cet épouvantail sanitaire à des fins mercantiles et sensationnalistes. Mais je ne me fais pas d’illusion : comme les autres sur le même thème, la publication de cette newsletter  me vaudra encore des bordées d’injures  et d’invectives de la part de patients  et de leurs associations. Sur le coup de la colère, il y a encore des abonné(e)s de Néosanté qui vont m’annoncer leur non-renouvellement. En prévision et prévention de cette fulmination,  je ne peux que répéter ce que j’ai déjà martelé : si je ne crois pas au grand péril infectieux, je suis totalement persuadé de la réalité des souffrances endurées par les malades chroniques. Je crois complètement à leur matérialité organique et/ou fonctionnelle et je me distingue fermement des railleurs qui n’y voient que mal-être psychologique. La psychosomatique, ce n’est pas de la psychologie. Je prends néanmoins congé en soulignant une chose que j’ai entendue dans un congrès sur la maladie de Lyme : selon les statistiques, il y a actuellement beaucoup plus de femmes que d’hommes diagnostiquées porteuses d’une Borrélia  post-morsure. C’est étrange car les professions les plus exposées (bûcherons, garde-forestiers….) demeurent très majoritairement masculines.  Je pose donc la question : les tiques seraient-elles subitement devenues sexistes et misogynes ? S’interroger  honnêtement sur cette curieuse anomalie, c’est s’éloigner de l’explication microbienne et  ouvrir la porte à une toute autre interprétation du mal-a-dit de Lyme.

Yves Rasir

 

 


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Le  numéro 58 (juillet 2016) de Néosanté, revue internationale de santé globale.
couverture du numéro 58
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